L'actualité de la crise : LE RÉFLEXE DE CLASSE, par François Leclerc

Billet invité

Il est réconfortant de constater que le réflexe de classe répond toujours à l’appel, tout du moins chez les riches ! Faisant face à une croissance atone (gonflée par l’apport de l’activité financière de la City), le premier ministre britannique David Cameron vient d’annoncer une troisième round de mesures d’austérité au Royaume Uni. Il n’y a pas d’alternative, a-t-il annoncé, si l’on veut réduire un déficit estimé à 7% du PIB (activité financière inclue) et éviter la perte de la notation AAA de la dette publique, dont l’agence Fitch vient d’abaisser la perspective de « stable » à « négative ».

A l’heure où les centres sociaux et les bibliothèques publiques ferment par centaines dans tout le pays, et afin d’encourager l’esprit d’entreprise, donc la croissance, le premier ministre a décidé de ramener à 45% le taux maximum d’imposition des revenus, qui avait été élevé à 50% par les travaillistes. En contrepartie il a promis d’être « extrêmement combatif » pour lutter contre la pratique très largement répandue de domicilier ses propriétés immobilières dans des société offshore afin de ne pas payer les taxes correspondantes.

A défaut de taxes, ce seront des péages qui devront être versés sur les futures routes britanniques, le gouvernement voulant concéder une partie du secteur routier à des investisseurs privés, sur le modèle de la distribution de l’eau et selon le régime des concessions largement appliqué en France. L’objectif est de ne pas investir sur fonds publics pour ne pas accroître le déficit.

George Osborne, le ministre de l’économie, va pour sa part annoncer la fin du traitement unique des fonctionnaires, qui est soumis depuis 2010 à un gel de deux ans, lorsque celui-ci ne sera plus en vigueur. Suivant les régions, il dépendra du niveau des salaires du secteur privé, afin de réduire l’écart parfois important avec celui-ci, en faveur des fonctionnaires. L’objectif est de revenir sur une « concurrence déloyale » du secteur public avec le secteur privé, qui tire les salaires de ce dernier vers le haut ! Les régions les plus frappées par la crise du pays vont être atteintes par cette baisse des salaires touchant des millions de fonctionnaires publics, ont dénoncé les syndicats.

Quand les politiques deviennent aussi créatifs que les financiers…

75 réponses sur “L'actualité de la crise : LE RÉFLEXE DE CLASSE, par François Leclerc”

  1. On a l’impression de lire un nouveau chapitre de « La stratégie du choc » de Naomi Klein !

  2. Cela fait penser à ces chefs d’entreprises qui ont un ou des produits qui ne correspondent peu ou pas aux attentes de leur marché et dont la rentabilité décroit qui emploient les méthodes des « Cost-killer » en croyant qu’une entreprise n’est qu’une superposition de coûts. Alors à force de traquer ils s’aperçoivent trop tard qu’il n’y a plus d’entreprise!

  3. Hé oui! Voilà où mène la guerre à l’intelligence, la crétinisation des esprits et le culte de la marchandise…rien de surprenant au fond…peut-être le rythme de cette dégradation…nous avons les dirigeants que nous méritons…arrêtons de pleurer et continuons à dormir…il suffit d’un rêve parfois pour continuer à croire au Père Noël.
    Je me suis replongé dans certaines peintures de Georg Grosz car je considère aujourd’hui que seul l’Art est politique…
    http://www2.ac-lyon.fr/etab/lycees/lyc-01/cotiere/IMG/pdf/Weimarer_Rep_Bild_Grosz_1926_Stutzen_der_Gesellschaft.pdf
    http://surrealisme.skynetblogs.be/archive/2008/11/18/georges-grosz.html

  4. Le gouvernement Anglais a annoncé vouloir envoyer le détail des dépenses de l’état en fonction du salaire de chaque citoyen. Ainsi en 2013, chaque salarié pourra voire ou son argent va.

    http://www.guardian.co.uk/uk/2012/mar/20/budget-2012-taxpayers-personal-statement

    Une personne gagnant 15000 livres payera 2438 livres d’impôt par an.

    La principale depense est de 822 livres pour les retraites&aides sociales suivit de 424 livres pour la sécu.

    L’objectif a moitié voiler est de pousser les gens a croire qu’ils payent trop d impôt pour les aides sociales et les retraites.

    Sournoi mais efficace.

  5. Obama a dit de David Cameron :

    « He does what he says and he says what he does. »

    Les anglais vont morfler !

    1. en Fnlande ,il y a un impot sur les chiens , au Japon , il faut passer un permis pour pouvoir posseder un chat ou un chien qui coute assez cher 8000 (francs ou euros , je sais plus ) , au UK l’amende pour faire chier son chien en pleine rue est d’une centaine de livres sterling ….

      il y a moyen de faire rentrer des recettes fiscales !!!! mais c’est pas payant electoralement parlant en france de taxer les parasites euh les animaux domestiques ..

      1. Pourquoi pas des taxes en plus , en particulier pour les propriétaires indélicats de chiens ? Personnellement j’envisage de privatiser mes toilettes . Et j’aimerais, pour rester dans le sujet « crotte » , imposer les « chiants  » qui sont très très nombreux, donc recettes fiscales assurées !!! Mais je vois déjà les polémiques sur les critères de  » chiantise » : eh oui , dès que l’on veut « réformer » quelque chose on se heurte à beaucoup d’obstacles ! Alors rabattons -nous sur la lecture de Schopenhauer qui avait un regard acéré sur  » l’homme ». A qui on peut parfois préférer son chien , bien moins « chiant » !

      2. Vous avez lu ca ou qu’il faut un permis pour avoir un chat au Japon ???
        Merci d’arretez de dire des aneries…

      3. Schopenhauer avait par testament mis son chien comme héritier, de quoi se faire taxer… de misanthrope !

      4. Hé oui , Schopenhauer avait fait de son chien son héritier, et il était misanthrope ! Salutations ouaouatiques !

    2. Je verrais plutôt une taxe sur les enfants, tant qu’à donner dans le facile…

      Plus sérieusement, s’il faut réformer la fiscalité européenne, doit-on conserver en France la demie part par enfant dans un foyer fiscal ? Mieux, doit-on continuer à permettre la mutualisation des revenus du couple ?

      Si c’est le revenu que l’on impose, pourquoi l’imposer différemment selon le choix de vie (choix qui par ailleurs n’en est pas toujours un, ce qui renvoie à la compensation d’un déficit affectif par la possession d’un « parasite » de compagnie) ?

      Ou alors c’était une plaisanterie et je ne l’ai pas comprise ?

  6. Autre grande idée annoncée il y a deux semaines : la privatisation de la police.
    On commence avec 1,5 milliards de livres de services, incluant la police de proximité et la petite criminalité. Pour la suite, attendons qu’ils libèrent leur imagination.

    http://www.guardian.co.uk/uk/2012/mar/02/police-privatisation-security-firms-crime

    Bienvenue au néo-moyen âge du néo libéralisme. Après mes voyages en Grèce et en Irlande, les chosent paraissent bien claires. Est il possible de faire quoi que ce soit?

  7. A ce sujet je suis en train de lire « le présidents des riches » de Dominique Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la description de la collusion de l’oligarchie très précise et détaillée qu’ils font est effrayante. Ils ne lâcheront rien sans combat, l’intérêt personnel les aveugles.

  8. Le gouvernement brittannique est dans une situation difficile et apparamment inextricable. Les anglais se sont fait piéger par le dogme de la désindustrialisation. Une erreur de jugement difficile à corriger, ce serait très long. Une erreur que les allemands n’ont pas fait.

    Il faut voir ce qui s’est produit hors de Londres, dans le nord par exemple, une région riche en mines: des exploitations et usines abandonnés, des centres commerciaux délabrés, une population désorientée et sans perspective, l’alcoolisme et le chômage font des ravages……
    Londres en tant que centre financier a souffert aussi, il y a eu – et il y a encore – des licenciements en masse. Et ceux qui restent peuvent, en cas de besoin, faire leur valise pour aller en Asie ou à Dubai. C’est la raison pour laquelle le gouvernement adopte une attitude défensive quand on leur demande de dompter la voracité des gens de la finance. Sans eux, il ferait nuit à Londres.
    Le gouvernement est à la merci de ces gens-là.

      1. Le problème n’est pas tant la désindustrialisation que l’absence de politique industrielle – c’est-à-dire l’abandon du pouvoir d’impulsion, de décision et d’investissement aux « forces du marché », censées connaître mieux que tout le monde ce qui est bon pour tout le monde.

      2. ds les années 90 j’ai mangé avec un représentant en engins de T.P. à la retraite qui me racontait que:
        la france est l »allemagne avait passé l’ accord suivant
        le tourisme pour la france
        l’industrie pour l’allemagne
        à l’époque je l’ai évidemment regardé avec des yeux ronds !!!
        aujourd’hui on voit le résultat…..

      3. Divers problèmes sociologiques franco français aussi :
        « Hiérarchisée à l’excès, élitiste, conflictuelle, cette organisation de notre société mine les relations sociales mais aussi la confiance en l’avenir et la croissance. »
        http://www.amazon.fr/fabrique-d%C3%A9fiance-Yann-Algan/dp/2226240101

        Peu d’innovation, du capital qui s’investit peu ou pas pour produire, et surtout produire mieux :
        « il y a finalement très peu d’achat d’actions sur le premier marché, donc très peu d’investissement productif »
        http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13423

  9. Pauvres anglais avec TINA ils n’auront bientôt plus aucun fonctionnaire pour couper la molinie bleue et les saules marsault. Et comme les dettes privées sont plus importantes que les publiques, les herbes folles vont envahir les jardins.

  10. Sans faire les donneurs de leçons, le présent blog devrait ici-même s’adresser « positivement » aux britanniques pour leur proposer que L’ALTERNATIVE à leur cure existe et qu’il ne tient qu’à eux de changer la donne.

    1. Mais il semble que certains d’entre eux s’en rendent compte mieux que personne… et agissent très intelligemment… Exemple

      1. Merci Olivier pour ce bon lien. Je connaissais les Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs (RERS) dans le même esprit et le SEL (monnaie locale)

      2. Oui, le concept de « Ville en transition » réunit ces initiatives et les chapeaute. La ville de Totnes (dans le Devon), de laquelle tout est parti, a sa monnaie, le « Totnes Pound ».

        Je n’ai découvert que très récemment ce concept de « villes en transition » alors que ça existe depuis plusieurs années et qu’il y a plusieurs centaines de projets dans le monde. En fait – c’est ça qui est génial – dans toute ville on peut trouver des gens pour le démarrer ! Mais le terreau le plus fertile me paraît surtout être les pays industrialisés ou émergents. C’est eux qui sont le plus concernés par le pic pétrolier !

  11. Tout arrive, même chez Goldmann Sachs on réduit la voilure !! et on jette à l’eau les matelots qui étaient à la manœuvre.

    Goldman Sachs va encore réduire ses effectifs
    L’Expansion.com avec AFP – publié le 20/03/2012 à 10:06

    La banque d’affaires américaine aurait lancé une nouvelle série de licenciements dans ses divisions banque d’investissement et trading, selon Reuters.

    Goldman Sachs va encore supprimer des postes dans ses divisions banque d’investissement et trading, a-t-on appris de sources proches du dossier, une décision symptomatique de la cure d’amaigrissement qu’est en train de s’administrer Wall Street.

    Cette réduction d’effectifs intervient après les 2.400 suppressions de postes décidée l’an dernier par la banque d’affaires américaine, qui licencie pour faire baisser ses coûts et augmenter ses bénéfices, a-t-on ajouté. La nouvelle phase de suppressions de postes fait partie de la revue des effectifs menée chaque année par Goldman Sachs.

    Un porte-parole de la banque s’est refusé à tout commentaire. Fin 2011, la direction de Goldman Sachs avait fixé un objectif annuel de réduction des coûts de 1,4 milliard de dollars, censé être atteint via une baisse des bonus et une réduction des effectifs.

  12. David Cameron candidat de la classe dominante a été élu.
    Pourquoi les pauvres élisent-ils les représentants des riches ?
    Les partis socialistes révolutionnaires de la fin du XIXè siècle ont cru ingénument que la conquête du suffrage universel, dans des Etats où la prolétarisation des masses allait bon train, porterait irrésistiblement la classe ouvrière au pouvoir. Depuis, ils ont déchanté… ou se sont résignés à la « gestion loyale » de l’ordre bourgeois.
    On sait que dans les centres impérialistes la bourgeoisie domine plutôt « au consensus » qu’à la « coercition » : elle s’efforce d’obtenir l’adhésion des classes dominées aux valeurs, aux finalités, aux options conformes à ses intérêts de classe, plutôt que de contraindre les dominés, les producteurs par la force, même si la menace de la violence est inscrit dans l’inconscient historique. L’ « hégémonie », disait Gramsci, c’est quand une minorité arrive à convaincre une majorité que la défense de ses intérêts particuliers convient à l’intérêt général. La violence de la crise du capitalisme peut modifier rapidement et brutalement ce mode de domination par l’émergence de luttes, au cours desquelles de nouvelles forces s’expriment .
    L’état n’est en définitive, qu’une bande d’hommes en armes au service du capital.
    Mais la société capitaliste – même avancée – étant déchirée par les antagonismes de classes, la production du consensus est rien moins que spontanée. Elle s’effectue délibérément et systématiquement au moyens d’un ensemble complexe d’appareils d’hégémonie publics ou privés, qui vont des grands moyens d’information et de communication de masse aux Eglises, à la famille, la caserne, l’école, le sport, l’individualisme, le formatage Internet; en passant bien sûr par l’usine et le bureau qui comme chacun sait ne produisent pas seulement des biens matériels et des services mais de l’idéologie et des rapports de soumission anachroniques.
    C’est ce travail quotidien de production et de reproduction du consentement et de la servitude volontaire que les élections viennent périodiquement entériner. Celles-ci ne sont qu’un instrument de mesure, une photographie de l’opinion à un instant donné. Elles ne produisent pas elles-même cette opinion. Laquelle se forme pour l’essentiel hors de la sphère électorale, dans les pratiques sociales telles qu’elles sont structurées par les rapports sociaux dominants, dans des activités professionnelles souvent inutiles voire nuisibles, dans tous les actes de la vie contaminés par le fétichiste de la marchandise qui nous relie tous à l’ordre économique qui nous apparaît comme un ordre naturel et par les institutions qui le cristallisent.
    La notion de « démocratie », totalement détournée de son essence véritable, est tout simplement devenue un moment de catharsis offerte aux peuples, pour justement évacuer massivement et sur un temps court, l’énorme énergie produite par la frustration qui lui est infligée dans la vie réelle … sans rien changer sur le fond.
    L’évidence de la lutte de classe se confirme chaque jour, elle est entrée dans une nouvelle période historique …

    1. Tres interresant…. a part le fait trés important que David Cameron et le parti Conservateur n’avaient pas la majorité et que dans le font les anglais n’ont choisi aucun parti, n’y Labour, n’y Liberal-Democrate, n’y Conservative. Mais ils se retrouvent à présent avec une coalition qui n’est qu’un déguisement pour le conservatism et je ne pense pas qu’ils ont vraiment ce qu’ils méritent et ils le savent.

      Leur systeme electoral étant tres favorable aux partis traditionels et il est dificile d’avoir une alternative et les élites ne sont pas trop préssé pour en changer, bien sur. Je dois dire que vivant en Angleterre depuis 14 ans (non je ne suis pas dans la finance, n’y la restauration…) et avoir vecu les années « Boom » et aprés le « Bust », l’évidence de la défaillance n’a jamais été aussi claire. Mais les anglais comme peuple (specialement eux, moins les eccosais ou les gallois) sont encore incapable de se l’avouer et donc de chercher des vraies alternatives. Ce si est tres visible en écoutant les membres du parti Labour qui ont une « oportunité en or » pour revenir vers la gauche, la vraie, pas celle de Tony Blair. I*ls sont incapable de monter une critique réelle et puissante du systéme, de plus que le parti Labour est financé que par les syndicats actuellement, ce qui devrai etre une raison de plus pour un retour a gauche.

      L’illusion neo-liberale est encore encrée dans le subconcient social britanique. Ils ont vraiment gouter au gout suave du boom immobilier qui leur a permi d’avoir un train de vie sans précedant pendant dix ans ou plus (maison secondaire en France ou en Espagne, petit weekend par ci petit weekend par la, voiture allemende, vaccances exotique au bout de monde et en plus d’avoir un cout de la vie tres cher et qui reste cher). Le reveil a certe sonné, mais ils ne sont pas encore sorti du lit!

    2. « L’état n’est en définitive, qu’une bande d’hommes en armes au service du capital. »

      Ils sont nés au même moment, le XVI siècle, et non depuis jamais cessé d’être uni dans toutes leurs turpitudes. Vous pouvez d’ailleurs remarquez qu’aucun candidat aux élections ne se réclame de la fin du capitalisme puisque cela reviendrai à liquider l’état et donc à couper les rentes de situation de nos chers élus. D’ailleurs J.L.Mélenchon soi-disant pourfendeur des oligarques, a déclaré, entre autres, dans le journal « Les Echos » du 17/03 : “Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur.” Sans doute est-ce pour rassurer Bernard Arnaud propriétaire du journal et grand plébéien.

      1. Bonjour,

        @wuwei

        Dans l’article dont vous donnez le lien il y a cette citation de Mr Mélenchon :

        Le présent est absurde. Il faut sortir de cette pensée dominante sur le coût du travail et revoir les normes d’organisation de l’économie, notamment la rémunération du capital investi. Il faut en finir avec des rentes à 20% en France qui rendent impossible toute stratégie industrielle à long terme. 4, voire 5 % peuvent suffire. Autrement, plus aucune stratégie industrielle à long terme n’est possible.

        Ils s’agit de garantir à des investisseurs responsables une lisibilté dans le temps, un rendement raisonnable et donc d’en finir avec une des causes du saccage des entreprises par les fonds vautours.

        Cette mesure proposée va-t-elle dans le bon sens?

        Est-ce un bon début?

        Cordialement.

    3. C’est la question centrale de la démocratie. Très bien présentée, merci.
      Cependant vous dites:

      La violence de la crise du capitalisme peut modifier rapidement et brutalement ce mode de domination par l’émergence de luttes, au cours desquelles de nouvelles forces s’expriment .

      Il y a un problème avec ça: de nouvelles forces s’expriment, sans nul doute, mais la crise et les luttes sont d’habitude récupérées par la « grande bourgeoisie » suivant la recette de la « doctrine de choc » en mettant à profit le désarroi et la peur des faibles de la société. Quand la révolte est trop forte pour être contrôlée sur le champ, comme en URSS, en Chine, l’encerclement garantit une lente corruption intérieure et la défaite du prolétariat à long terme. Ça a été l’histoire jusqu’à présent, pourquoi est-ce que ça changerait?

      La notion de « démocratie », totalement détournée de son essence véritable, est tout simplement devenue un moment de catharsis offerte aux peuples, pour justement évacuer massivement et sur un temps court, l’énorme énergie produite par la frustration qui lui est infligée dans la vie réelle … sans rien changer sur le fond.

      Bien dit! C’est le cœur du problème, mais contrairement à vous je n’aime pas l’idée de révolution: trop de misère et de sang, et résultats pas probants jusqu’à maintentnt. Travaillons plutôt à changer la démocratie de façon à donner une vrai voix aux plus faibles, ceux-là même qui maintenant élisent les représentants de leurs oppresseurs.

      Une démocratie participative utilisant les moyens de communication modernes pour remettre la participation aux décisions au centre de la démocratie serait un pas de géant dans cette direction. Cela restituerait sa vitalité à la démocratie et en même temps favoriserait une démocratisation de la réflexion politique.

  13. je vote pour une taxe sur les animaux de compagnie qui polluent nos villes par leurs dejections infames

    1. En effet, si les gens avaient un peu plus de respect pour les autres et les animaux, ils ne prendraient pas d’animaux en ville.
      C’est bien malheureux de savoir tous ces animaux condamnés à vivre de longues heures dans des appartements en attendant le retour de leurs les maîtres qui bien souvent ne se donnent même pas la peine de les promener plus d’un quart d’heure par jour, pour finir parfois abandonnés quand arrive les vacances après s’être bien amusés tant que ces animaux étaient petits.
      Peu de gens sont conscients du coût de l’entretien d’un chien et du temps qu’il faut consacrer à son bien-être.
      La SPA et les vétérinaires feraient œuvre utile de lancer une campagne d’information afin d’éviter tant de maltraitance et de pollution.

    2. Bonsoir Jeanne.

      Un bon projet digne de figurer dans la campagne électorale actuelle qui ne vole pas plus haut que les souvenirs canins.

  14. @la taupe rouge 04

    « David Cameron candidat de la classe dominante a été élu.
    Pourquoi les pauvres élisent-ils les représentants des riches ? »

    David Cameron a récolté 36 % des voix aux élections générales – taux de participation : 66 %.
    David Cameron a donc été élu avec les voix de 25 % du corps électoral.
    Si l’on prend en compte les non-inscrits et les immigrés, David Cameron a reçu peut-être le suffrage d’un seul adulte sur 5 vivant au Royaume-Uni.

    Question : ce 1/5e est-il composé de pauvres ? Les pauvres ont-ils vraiment élu David Cameron ?

    1. Ils y ont participé et ont largement participé à élire Sarko, Merkel, Thatcher, Reagan…

  15. le plus amusant (si j’ose dire) c’est qu’à se rythme là, le premier de la classe en l’occurrence l’Allemagne , est voué à vite devenir le dernier de la classe au fur et à mesure que la méthode du dumping social fait le tour des capitales; Le mercantilisme comme seul horizon , la concurrence en guise de politique commune, et l’asphyxie des pratiques de coopération vues comme des pratiques d’ententes illicites, va amener un vaste jeu de chaises musicales qui n’aura de cesse de s’accélérer. Si l’on y réfléchit bien l’Europe joue à qui perd gagne, puisque celui qui a gagné se voit aussitôt contestée sa place par un jeu de pratiques déloyales et n’a pas le temps de profiter de sa position, qu’il lui faudra déjà penser à la reconquérir: au bout nous deviendrons des chinois avec en guise de gouvernement européen un gouvernement « technique » antidémocratique chargé de l’unique économie (au diable le bien être des peuples) tel un parfait parti communiste chinois! Les riches seraient-ils des rouges?

  16. D’un autre coté ils votent en majorité pour ce genre d’individus et ils en redemandent car les travaillistes sont selon les sondages jugés ‘pas crédibles’ dixit…
    Dans les sociétés anglo saxonnes si on est pauvre c’est qu »on est con.Ils acceptent cela assez bien(voir USA) car on les a manipulés depuis le biberon en leurs disant que tout le monde pouvait devenir ‘riche’ le pied chez eux, devenir riche…

    1. @dissy
      Tout à fait d’accord avec vous ; il faut lire le livre de Thomas Frank : « Pourquoi les pauvres votent à droite » édition Agone , pour bien comprendre l’aliénation ou la manipulation….

    2. pour arriver à ce résultat, il a fallu aux usa pas de meutres de syndicalistes et de militants politiques ( lisez un peu l’histoire de l’agence pinkerton ou l’histoire des IWW et il a fallu aussi le passage des staliniens.

      ils ont pu aussi s’appuyer sur le fait que oui au départ on pouvait faire fortune ……… après avoir génocidé les amérindiens

  17. Entre JL Mélenchon et Nathalie Artaud, mon coeur balance j’allais dire, mais penche plutôt du côté de cette dernière, que pour le charmant pilier de bar démagogique, ex-sénateur pendant 25 ans… N. Artaud beaucoup plus sereine, parle juste, elle va droit au but, ne s’énerve pas, évite l’éclat. De toute façon je suis communiste.

    De retour du 20ème, où le portrait de la candidate s’affiche sur la cabine PTT en face de l’entrée du Père Lachaise.

    Mélenchon et sa 6è république. N. Artaud dit que ce n’est pas le problème, mais qu’il faut réduire le pouvoir économique des grandes entreprises et de la finance.

    1. Ne pas confondre avec Florence Arthaud, bien que sa stratégie de prendre le large puisse être tentante… mais plutôt réservée aux riches 😉

    2. @ Lisztfr
      « JL Mélenchon ex-sénateur socialiste ».
      Victor Hugo ex-député royaliste.
      Pensez-vous que tout est dit ?
      Est-ce rédhibitoire ?
      Ne peut-on pas évoluer dans sa réflexion ?

      1. @Momissi :

        1) Pourquoi Mélenchon et Artaud ne font pas campagne ensemble, s’ils ont les mêmes idées?

        2) Pourquoi avoir protesté contre les agences de notation, cette protestation signifiant implicitement qu’on accepte le cadre général et que la contestation ne porte que sur des détails…

        Sinon, Mélenchon fait un bon travail en popularisant un combat de gauche. Mais il s’inscrit un peu trop dans la société du spectacle à mon goût.

        La société du spectacle, Alain Badiou en a été victime hier soir chez Laure Adler, qui ne peut d’ailleurs faire autre chose que du spectacle vu son niveau intellectuel. Donc pendant 1 heure alors qu’on est en campagne présidentielle, ils ont évoqué le passé amusant et espiègle de Mr Badiou au lieu de parler de choses sérieuses. C’est ça la société du spectacle, le spectacle remplace la réflexion autrement dit c’est la mort de la pensée ! Voilà ce que ça veut dire, l’ubiquité du spectacle, d’où le coeur léger, le ton badin et humoristique des émissions. Le spectacle c’est la lobotomie. Du pain et des jeux, mais tout est repeint aux couleurs du jeu, et la pensée est éclipsée (parfois le spectacle la perverti, il produit un simili, – le « people » etc) Badiou, philosophe sérieux, ressort de l’émission comme mauvais garçon, intégré donc, au spectacle, figurant comme tout autre, interchangeable. La récupération comme figurant du philosophe ! c’est lamentable.

        Alors nous avons de gentils animateurs partout, qui mêlent un peu de vérité à beaucoup d’humour et de cocasserie, créant un spectacle permanent et récupérant tout.

    3. @ Lisztfr
      « ’il faut réduire le pouvoir économique des grandes entreprises et de la finance. »
      Mélenchon et jacques Généreux le disent aussi….Il faut lire son livre : « Nous on peut « 

      1. @wuwei

        Cela confirme que Mélenchon n’a que peu d’idées et qu’il n’a en fait, rien compris, en termes de maco économie internationale. Et celui qui ne met pas en cause la concurrence ne pourra rien changer.

        Mais nous ne sommes pas prêts pour le communisme, donc allons-y encore pour 5 ans de souffrances.

        « La hausse du SMIC -1.700 euros nets en fin de législature -s’applique à des secteurs de l’économie non exposés à la concurrence internationale. »

        Cette citation montre bien qu’il s’inscrit à l’intérieur du capitalisme, car sans toucher à la concurrence internationale, on continue à lutter contre les salariés chinois…

        Cela dit il peut évoluer. Mélenchon est mon second choix.

      2. @Lisztfr 20 mars 2012 à 22:08

        Mélenchon n’a que peu d’idées

        tsss tss tss Confondez chef d’orchestre et compositeurS…

        @Lisztfr 20 mars 2012 à 16:40

        De toute façon je suis communiste.

        d’où le goût du culte de la personnalité

  18. L’hypocrisie des héritiers de la bonne petite grande société, qui ont pris en charge de gérer la vie de leurs frères humains, n’a pas de fond…

    Certes « il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux » , comme l’a dit merveilleusement Chateaubriand, mais ce petit exemplaire de l’espèce humaine, tout infatué, impavide, aveugle et gominé qu’il soit, ce premier ministre Cameron du Royaume-Uni, mérite un chèque en blanc et fait sauter la banque!

  19. Voilà, il doit me rester moins de 100 kopecks pour finir le mois… je ne me plains pas, j’ai vécu comme la Cigale…

    La proposition de Marx selon laquelle notre situation économique détermine notre conscience (cf. le matérialisme historique), se retrouve conforté par la théorie du learned helpness syndrome. Selon cette théorie, un individu mis en situation d’échec permanent, que ce soit homme ou rat, développe une angoisse chronique autrement appelé stress ainsi que divers troubles psychologiques ou somatiques… Or qu’est-ce ne pas avoir d’argent que d’être de façon permanente en situation de ne rien pouvoir faire pour échapper non seulement aux soucis quotidiens mais à l’ennui… Où que l’on aille on ne peut rien faire, et je l’ai vécu ça allant en vacances sans un sous, notre dernier euro en Grèce nous l’avons dépensé en kebab pour les chiens sur la plage… il y a 10 ans. Ou que l’on aille, on ne va ni au cinéma, ni au restaurant, ni aux spectacles ni au théâtre, etc. Confronté sans cesse à la totalité de l’impossible, l’intégrale des impossibles, la somme de i jusqu’à n de tout ce qu’il pas possible de faire, ou de laisser. La pauvreté rend malade, techniquement.

    Tout cela pour dire que le learned helpness syndrôme ne concerne pas seulement les rats de laboratoire et les névroses artificielles…

    1. Merci Lisztfr, c’est très vrai et puissamment illustré par vos souvenirs personnels. J’ai vu ça autour de moi aussi, la pauvreté, chemin de la dépression, de l’impotence et d’une résignation pire que le désespoir… amis, famille, voisins, rencontres fortuites.
      Mon impuissance à vraiment aider m’a fait hurler.
      Le « helplessness syndrome » se traduit en français par « l’impuissance apprise ». Voici le lien sur wikipedia: https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Impuissance_apprise

  20. @ Vigneron tout spécialement, un mea culpa bien volontiers.

    J’apprends dans le Monde ce matin que l’ISDA a statué après une mise aux enchères (Sic !) le paiement de 1,9 Mds de CDS sur la dette grecque.

    Tout ça pour ça ? ai-je envie de hurler !

    On nous bassine de centaines de milliards qu’on nous jette en pâture, on nous pilonne de billions en français et trillions en anglais, on nous culpabilise du matin au soir avec nos dépenses publiques qui seraient somptuaires et quoi ? 1,9 milliards d’assurance ? M… comme dirait Cambronne.

    Et j’ignorais que le paiement d’une créance, fusse-t-elle assurantielle, put faire l’objet d’une mise aux enchères.

    Cher Vigneron, à moins qu’un François Leclerc ne se sente d’intervenir, pourriez-vous éclairer ma lanterne ?

    1. @ Vigneron tout spécialement, un mea culpa bien volontiers.

      Fasse le ciel que Vigneron soit dans un bon jour et pardonne à ThomBilabong!

  21. « il n’y a pas d’alternative » c’est ce que disait Thatcher.Un excellent article dans le dernier N° de l’Expansion » nous présente les sans culote de l’Islande.
    D’après le mensuel ce mauvais exemple islandais a fait réagir les deux prix Nobel, Stiglitz et Krugsman qui ont invité les experts du FMI a se rendre à l’évidence: »il existe une alternative à l’orthodoxie budgetaire ».
    Rappelons que l’Islande en quasi faillite il y a 3 ans a fait 2,2% de croissance en 2011.

  22. à Germanicus

    Les allemands, ainsi que les hollandais ont réussi à maintenir (il y a eu aussi des baisses salariales et sociales) leurs industries. Les allemands ont même muté leurs industries vers le renouvelable et se fixant un objectif pour cesser le nucléaire comme énergie.

    Je pense que ses choix viennent aussi d’une connaissance ancienne de la volativité de l’industrie. L’allemagne ayant connu de nombreuses crises malgré de bons choix pourtant, et pour la Hollande, peut-être (aussi) que la mer par ses digues leurs à rappeler que la vie peut changer très furtivement.

  23. La désintégration annoncée…. Avec une telle politique d’élagage, l’Ecosse prendra le large.

    Le retour du Moyen-Age avec les nouvelles formes de féodalité. Nous allons retourner à l’échelle locale à vitesse grand V… Verra-t-on l’émergence de principautés? de républiques autonomes? ou autres formes d’organisation plus anarchique? La France d’Hugues Capet peut nous faire réfléchir sur un futur morcellement des Etats nations.

    La somalisation du monde est en marche…

  24. « (…) les centres sociaux et les bibliothèques publiques ferment par centaines dans tout le pays ».

    « A défaut de taxes, ce seront des péages qui devront être versés sur les futures routes britanniques, le gouvernement voulant concéder une partie du secteur routier à des investisseurs privés (…) »

    Pas en Ecosse, dont le premier ministre est l’indépendantiste social–démocrate Alex Salmond.

    Pour vraiment comprendre ce qui se passe au Royaume-Uni il convient de tenir compte du système de gouvernement actuellement en vigueur: la dévolution asymétrique ainsi que ses conséquences sociales, politiques et constitutionnelles, qui menacent la cohésion du royaume:

    http://tinyurl.com/6nmrzg2

  25. L’objectif est de revenir sur une « concurrence déloyale » du secteur public avec le secteur privé, qui tire les salaires de ce dernier vers le haut !

    Il est vrai qu’en ce monde de « concurrence libre et non faussée », tirer les salaires vers le haut est intolérable. Mieux vaut que les salariés s’endettent. Dans tous les cas les riches raflent la mise.
    Elle est pas belle la vie, pour les 1% de « Happy fews » ?

      1. A commencer par les quelques 170 milliards d’aides publiques annuelles diverses et variées aux entreprises, lesquelles sont fort peu contrôlées et dont seules 9% sont fléchées vers les PME, avec des résultats pour le moins ‘faibles’ selon la Cour des Comptes …
        Et sans qu’il n’y ait d’obligations fortes de résultats quant à la création d’emplois ou de qualité quant à ceux-ci.
        170 milliards.
        50% des recettes budgétaires de l’Etat.

    1. Je cite l’article :

      Par ailleurs, aux yeux de M. Osborne, le manque à gagner pour le fisc britannique de cette diminution des impôts est limité. Les aménagements utilisés par les gros contribuables leur permettaient de contourner les 50 %.

      Voilà à quoi en sont réduits les dirigeants européens : constater des états de faits et les légaliser plutôt que de chercher les moyens de faire appliquer la loi.

  26. Il est vraiment temps que l’Europe se détache de cette île.

    Les Anglais nous ont imposé Tatcher deux fois, puis ils en ont redemandé avec Major. Puis ils ont institutionnalisé la social-scélératesse avec Blair qu’ils ont gardé trois mandats. Et enfin, éreinté par ce capitalisme sauvage qui avait osé se parer du nom de « socialisme », il ont voté………encore plus à droite.

    Qu’ils assument leurs votent ou qu’ils se révoltent.

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